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Amtha Kol animera un atelier Gospel à l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.
Amtha Kol animera un atelier Gospel à l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.

A la demande du Père Evêque Thierry Brac de la Perrière, Amtha Kol animera un atelier Gospel au cours de l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.

Amtha Kol animera un atelier Gospel à l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.

A la demande du Père Evêque Thierry Brac de la Perrière, Amtha Kol animera un atelier Gospel au cours de l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.

Le Gospel, chant religieux et expression du rythme

L’expression « Gospel », au-delà du genre musical qu’elle représente, est mot emprunté à la langue anglaise où il signifie « évangile ». Gospel vient lui-même du vieil anglais « Godspell » (appel de Dieu). Son histoire est intimement liée à celle de son Afrique mère et à celle de l’esclavage transatlantique. Le Gospel est donc un chant religieux, un chant de révolte mais aussi d’espoir, et qui était originellement chanté par des chrétiens noirs, protestants. C’est un genre musical complexe. Il a subi plusieurs mutations au fil des siècles, en passant des hymnes Gospel à proprement parler, aux chants Gospel des années 1930. Le Gospel prend la suite logique de ce qui s’était appelé les « negro spirituals » dans l’histoire américaine d’origine africaine.

Les mutations portent à la fois, sur les instruments, qui sont de plus en plus présents dès les années 1870 à la célébration des offices religieux (harmoniums, orgues, divers instruments à cordes) mais aussi le corps humain considéré comme un instrument de musique à part entière (claquement des mains, subtils mouvements des pieds en rythme) ou balancements synchronisés du corps, qui sont également portés par le rythme, utilisés par ailleurs comme un excellent moyen de faire oublier ses petits rhumatismes ou douleurs musculaires en se dégourdissant les membres.

Il ne semble pas exagéré de souligner, une fois de plus ici, que ceci est un héritage direct de l’Afrique où la notion d’instrument de musique s’avère, sur bien des points, moins restrictive qu’ailleurs à travers le monde. Au Togo, au Bénin et dans d’autres pays du continent, ce n’est ni l’excellent batteur percussionniste Fôô Fanick Dr Drums qui animera plusieurs stages sur les danses et les rythmes africains, ni Stan Tohon et ses tambours d’eau du Bénin, artistes invités de la Caravane d’Afrique 2014, qui nous démentiraient sur le fait que les hommes ont depuis la nuit des temps, utilisé leur propre cage thoracique comme caisse de résonnance, qu’ils battent en rythme de façon spectaculaire comme des tambours Djembé, pour exprimer le rythme.

Gospel ou Negro Spiritual ? Quelles différences ?

Dans l’un et dans l’autre cas, il s’agit de chants religieux, expression de la souffrance mais aussi de l’espoir des populations noires récemment libérées de l’esclavage, mais dans le gospel on a généralement plus d'instruments, comme évoqué, mais aussi le contenu diffère.

Le Gospel se réfère plus souvent aux Evangiles, c’est-à-dire à Jésus-Christ et aux apôtres, tandis que les negro spirituals évoqueraient plutôt des personnages de l'Ancien Testament (« Joshua Fit the Battle of Jerico » ou « Go Down Moses, » etc.). Le Gospel comporte des quartets vocaux et des chanteurs célèbres parfois en solo.

Interview de Mgr Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers par Amtha Kol

Cet entretien avec le père évêque de Nevers, Mgr Thierry Brac de la Perrière, a été réalisé par Amtha Kol (Amina) et diffusée le 1er octobre 2013 sur radio RCF dans l’émission Caravane d’Afrique qu'elle anime.

L’Eglise doit pouvoir être un signe dans le monde, que toutes les frontières doivent être un jour abolies.

Monseigneur, Bonjour,

 

Bonjour Amina.

Merci d’accepter de me recevoir et d’accepter cette interview. Nous sommes donc à l’évêché. Le pape vous a nommé, Mgr Thierry Brac de la Perrière, le samedi 27 aout 2011, alors que vous étiez évêque auxiliaire de Lyon.

 

Oui, c’est ça !

Donc, vous venez d’ailleurs !

Ah, oui…

je viens d’ailleurs. (sourires)

Et la Nièvre vous accueille ! (rires) « Et Puis Quoi Encore » (ndlr: titre de la chanson du générique de l’émission Caravane d'Afrique)

Oui, c’est vrai que je viens d’ailleurs. Ça fait bizarre pour un Français qui est bien enraciné en France de dire qu’il vient d’ailleurs, mais c’est vrai que la France est très diverse et qu’il y a tout un monde entre le diocèse de Lyon qui est un diocèse surtout urbain et puis la Nièvre qui est un diocèse essentiellement rural. Donc, c’est vrai que je viens d’ailleurs, même si on est à trois heures de Lyon. Ce n’est quand même pas grand-chose. C’est quand même une autre culture. Et je découvre cette culture de la Nièvre progressivement. Donc, je viens d’ailleurs. Je viens parce que j’ai été envoyé.

Vous avez accepté !

Ah oui, j’ai accepté volontiers, en pensant d’abord, quand on m’a dit le nom de Nevers, en pensant à Sainte Bernadette, qui est ici à Nevers. J’avais toujours pensé faire une visite à la châsse de Sainte Bernadette (Ndlr: voir notre encadré). Je n’en avais encore jamais eu l’occasion. Je suis allé pas mal à Lourdes et là, du coup, j’ai eu l’occasion de venir et revenir à la châsse de Bernadette. Là, j’ai été envoyé ici, en mission.

Un évêque est quelqu’un qui, comme tout prêtre, du reste, et comme toute mission dans l’église, vient d’un envoi. C’est le pape Benoît XVI à l’époque, qui m’a demandé de venir ici dans la Nièvre. Voilà ! Alors, c’est vrai que pour moi, c’est un gros changement. Je suis d’une culture urbaine. J’ai toujours vécu à Lyon. Je suis né à Lyon et mes parents sont eux-mêmes originaires de Lyon. Donc, je suis vraiment d’une culture locale lyonnaise, avec un enracinement assez ancien, dans le Beaujolais. Donc ce que je connais, c’est surtout la ville. D’autre part mon ministère de prêtre a toujours été en ville, dans plusieurs paroisses de la ville de Lyon.

En arrivant ici, je suis vraiment arrivé comme dans un pays étranger, si on peut dire, ne connaissant rien de la Nièvre, ni des Nivernais et ayant à cœur de découvrir ce pays entre la Loire et le Morvan, et désireux de vraiment connaître les gens de la Nièvre et m’y attacher.

Je suis venu vraiment déjà en aimant la Nièvre et les Nivernais. Parce que ce sont des frères et sœurs que le Seigneur m’a donnés, pour leur annoncer l’évangile.

Vous vous sentez intégré ?

Ah, tout de suite. J’ai été bien accueilli. Dès que je suis arrivé, mon prédécesseur Mgr Francis Deniau a souhaité m’introduire. Donc ça a été facilité par la présence du père Deniau, qui m’a accompagné dans différents lieux où lui-même allait, pendant le mois de septembre, puisque j’ai été officiellement nommé le 27 août. Dès le mois de septembre j’arrivais dans la Nièvre, en prenant possession de la charge seulement le 23 octobre.

Tout-à-fait, j’étais d’ailleurs à la messe d’installation, qui était un moment magique, aussi bien que la dernière messe du père Deniau.

Donc le père Deniau m’a introduit un tout petit peu dans la Nièvre. Mon premier déplacement dans la Nièvre a été pour le pèlerinage de Notre Dame de Faubouloin dans le Morvan. Ça a été vraiment une entrée en matière tout de suite venant à Nevers, j’ai traversé tout le diocèse pour aller dans le Morvan et ça a été assez beau. Et puis, tout de suite, j’ai été amené aussi à célébrer avec le père Deniau les funérailles d’un prêtre, et là ça m’a mis en contact avec le clergé de la Nièvre, rassemblé pour les funérailles de ce prêtre. En plus, j’ai trouvé que les gens tout de suite m’accueillaient de façon chaleureuse.

Merci Monseigneur Thierry Brac de la Perrière. Parlant de célébration, j’ai eu aussi la chance d’animer une messe que vous aviez présidée. C’est lors des concerts Gospel-Témoignages qui ont été lancés dans le Val-de-Loire par le père Roger Kanga, ce qui s’est élargi à la Maison de diocèse de Nevers. D’ailleurs, c’est l’occasion pour moi de vous dire merci d’accepter de s’ouvrir et d’accueillir une étrangère déjà, comme moi, et puis quelque chose qui est peut-être étranger comme moi, qu’on ne voit pas habituellement dans l’église catholique, le Gospel, ou encore cette musique africaine, pour animer une messe, avec une touche un peu plus relevée tout en étant dans le recueillement. On a beaucoup parlé de l’année de la foi et de la nouvelle évangélisation. Vous qui arrivez dans la Nièvre, et la Nièvre vous a totalement accueilli et adopté, est-ce que vous pensez, puisqu’on entend beaucoup parler de réformes par-ci, par-là, est-ce que sur votre ministère dans la Nièvre, pensez-vous qu’on va de plus en plus s’ouvrir à ces types de célébrations encore un peu plus relevées pour, quand même, essayer de garder le maximum de fidèles ?

Je ne sais pas s’il s’agit de s’ouvrir à une forme particulière d’expression de la foi qui est le Gospel, pour relever la foi dans le diocèse. Je pense que ça y participe. Il y a besoin de joie. Il y a besoin aussi d’intégrer différentes cultures, pour que des gens présents dans la Nièvre et qui viennent de ces cultures puissent se sentir chez eux aussi, en exprimant ce qui participe de leurs expressions de la foi. Je pense que le Gospel fait partie de ce qui donne de la joie à nos célébrations, mais je pense que c’est l’ensemble des célébrations, même dans ce que nous connaissons habituellement, qui doit être portée par la joie, la joie de croire, la joie de vivre ensemble l’évangile. Moi, je voudrais que dans nos communautés, il y ait cette joie qui est une aide de lien fraternel. Je pense que les célébrations s’en ressentiront. Le Gospel aide. Ce n’est pas la seule expression de la foi, mais j’aimerais qu’on puisse s’ouvrir de fait, à un certain nombre de formes de louanges, qui ne sont pas forcément habituelles dans nos communautés paroissiales. Voilà, je suis content que vous animiez ces Gospels, parce que je trouve que les gens sont contents de chanter aussi cette culture et de faites, ça dynamise les messes que l’on célèbre.

Je partage tout-à-fait votre avis. D’ailleurs, quand on parle du Gospel, à première vue, on voit tout de suite la joie, mais qu’est-ce qu’il y a derrière cette joie ? Qu’est-ce qui provoque cette joie ? Qui est-ce qui donne cette joie ? Comme le titre même le dit, le Gospel, c’est l’Appel de Dieu, [ndlr : Gospel signifie « Evangile » et son étymologie est liée à la vieille expression anglaise « God Spell » (appel de Dieu)]. Donc, il y a déjà Dieu avant toutes choses. Lui seul donne cette joie que les gens vivent et ressentent à travers ces musiques-là. En tous cas, merci de cette ouverture. Quant à moi, j’espère que Dieu nous donnera tous la force de pouvoir partager ces joies-là avec les uns et les autres. Merci Monseigneur, de m’avoir accueilli.

Merci à vous. Mais, vous êtes bien plus Nivernaise que moi ! (Sourires et rires des deux). Parce que vous êtes ici dans la Nièvre depuis plus longtemps, et il faudrait que chacun, dans l’église, se sente chez lui. Dans l’église, il n’y a pas de frontières, il n’y a pas d’étrangers. Enfin, il ne devrait pas y avoir d’étrangers. Nous sommes tous des citoyens des Cieux. Notre patrie, c’est le Ciel. Notre patrie, c’est le cœur de Dieu. Et si nous célébrons le Christ au milieu de nous, eh bien, il fait que rien ne peut nous faire sentir que nous sommes étrangers les uns aux autres. Nous sommes reliés par le Christ et avec toute la diversité de nos origines. Donc, l’Eglise doit pouvoir être un signe dans le monde, que toutes les frontières doivent être un jour abolies.

Eh bien, nous sommes tous les membres de ce corps, et quand il y a membre du corps, je pense qu’il faut qu’il y ait une harmonie, entre la tête et les bras, entre les bras et les pieds ; tout se marie. On a besoin de tous nos membres pour faire avancer les choses. Donc voilà le signe fort que Monseigneur nous donne à travers cette interview. Nous allons tous essayer. Des fois, ce n’est pas facile, mais nous allons essayer de jouer nos rôles de membres de ce corps qu’est l’Eglise.

 

L’Eglise qui est une fraternité universelle.

Merci,

 

Merci, Amina.

 

Pour accéder au programme complet de l’assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers

Pour consulter le programme complet de l'Assemblée diocésaine du 8 mai 2014, depuis le site internet du Diocèse de Nevers, cliquer sur l'image ci-dessous.

Amtha Kol animera un atelier Gospel dans le cadre des activités de l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.
Amtha Kol animera un atelier Gospel dans le cadre des activités de l’Assemblée diocésaine du 8 mai 2014 à Nevers.